Quand je suis sorti de la maison il faisait nuit, il y avait quelques étoiles dans le ciel. Au loin dans le village un coq a chanté, il était six heures et deux minutes.
Sur la route il y avait quelques voitures, assez peu à cette heure. Nous ne sommes pas nombreux à aller voir un spectacle le matin !
J’ai roulé doucement vers la mer, conscient de l’excitation qui était la mienne !
J’ai rendez-vous avec le soleil, mais il ne le sait pas.
Je suis arrivé sur place plus d’une ½ heure avant le début. C’est important car Il faut trouver un endroit où se poser, il y a tellement de places qu’il faut chercher la sienne… Ce n’est pas n’importe où et il n’y a pas de placiers.
J’en ai donc essayé plusieurs, puis à un moment donné, j’ai posé mes fesses sur un rocher où je me suis senti bien, alors j’ai attendu là, patiemment, sans bouger, attentif à la ligne d’horizon. Je n’ai pas été déçu, il est arrivé à l’heure, comme toujours.
Lentement, sans bruit, il a fait son apparition. Il est encore timide en ce mois d’avril, lointain.
Je suis resté là à vivre l’instant, un sourire sur mon visage, un sourire d’étonnement, d’émerveillement, de remerciement aussi d’être là.
Je l’ai regardé monter dans le ciel.
Petit à petit, il est apparu entier, il a continué son ascension et il est devenu plus lumineux, plus difficile à fixer.
Je suis resté encore un peu, le regardant par intermittence puis je me suis levé et je l’ai salué.
Il n’y a pas eu d’applaudissements, juste le clapotis des vagues.